Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 octobre 2006 7 01 /10 /octobre /2006 20:53
Une petite escapade dans le massif des Maures, à côté de Draguignan, Le Thoronet est  célèbre pour son Abbaye Cistercienne, Notre-Dame-du -Thoronet, classée monument historique.

 L'abbaye du Thoronet est avec ses soeurs, Sénanque et Sylvacane, une des merveilles cisterciennes, modèle de l'architecture romane cistercienne au coeur du Moyen-Age. C'est en 1136 qu'un groupe de moines quitte l'abbaye de Mazan (Ardèche) pour fonder un monastère sur les terres de Tourtour (devenu Le Thoronet). En cette période le  monachisme est traversé par un mouvement de "retour aux sources". En effet, c'est en 1098 que Robert de Molesne fonde une communauté monastique à Cîteaux, qui donnera naissance à l'ordre Cistercien, basée sur un retour au respect de la règle de Saint Benoit, en réaction au pouvoir et au luxe acquis par les communautés monastiques de l'époque et en particulier la tendance Clunisienne. Cela se traduit remarquablement dans l'architecture, par la sobriété des bâtiments et l'absence de décor ostentatoire. Les travaux d'édification de l'abbaye Notre-Dame-du-Thoronet débutent en 1160, et s'inscrivent en plein dans ce courant. Ils s'achèvent pour l'essentiel  en 1175, et se prolongent jusqu'en 1190.

 La disposition de l'église est remarquable. Ses façades occidentale et orientale sont percées d'un occulus et l'orientation du bâtiment est telle que, au soltisce d'été, le soleil traverse de part en part l'église par ses deux ouvertures.

 

 

 L'une des caractéristiques principales de l'ordre cistercien est le retrait du monde, et la clôture !

    Le cloître

 

 

Dépouillés, austères, sobres, comme il se doit dans une abbaye cistercienne, où rien ne détourne les moines de leur recherche et de leurs prières, le décor et l'architecture n'en sont pas moins sans signification.

Cette ouverture par exemple, représentée dans sa partie basse par un carré divisé en deux, et surmontée d'une arcade percée d'un occulus central est significative de la recherche spirituelle. La partie basse: un carré représentant la terre, et la partie haute: une arcade représentant le ciel. La partie basse divisée en deux par une colonne centrale, symbolise la dualité terrestre du corps et de l'âme, tandis que l'occulus central, dans le ciel,  montre d'où une Lumière  a resplendi.

Outre cette signification spirituelle, les règles proportionelles, liées au nombre d'or sont totalement respectées.

Le nombre d'or, ou phi (grec) égale à 1,618 est connu depuis l'antiquité et, est le résultat de l'observation des différentes proportions existant dans la nature et encore appelé "divine proportion". Un essai tout simple à faire: mesurer la distance entre le sol et votre nombril quand vous êtes debout, multiplié le par 1,618 et vous trouverez à peu de chose près votre taille: la distance du haut de votre tête au sol. De même, au moyen-âge, les bâtisseurs de cathédrales utilisaient les unités telles que la paume, la palme,l'empan, le pied, la coudée et pour passer d'une unité à l'autre il fallait multiplier par environ 1,618. ( 1 coudée=1,618 pied...).

Si vous visitez un jour l'abbaye, montez sur l'ouverture et si, debout vos épaules arrivent au haut du carré, vos bras tendus toucheront l'arcade, tel l'homme de Vitruve dans son cercle.

  

  

La salle capitulaire, ou salle du chapître est un lieu important de la vie monastique, puisque c'est là que  se réunit chaque matin la communauté pour lire et commenter la Règle, et aussi pour résoudre tous les problèmes de le vie quotidienne.

Cette salle est plus large, maintenue avec deux colonnes centrales, ici les chapiteaux des colonnes sont décorés, la voûte est de croisées d'ogives essentiellement pour des raisons architectoniques liées à la largeur de la salle et aux charges portées sur les colonnes: au dessus de la salle capitulaire il y a le vaste dortoir. A l'origine il n'y a pas d'autel dans la salle du chapître.

Le lavatorium, est également un lieu important. C'est là qu'avaient lieu les ablutions, les tonsures et les saignées qui étaient au Moyen-Age le moyen de se garder en bonne santé!

 

 

 

L'église est très sobre, la nef principale est surmontée d'une voûte en berceau renversé, alors que la chapelle en abside est recouverte d'une voûte en cul-de-four.

Les deux occulus, à l'orient et à l'occident se font face.

Il faut noter l'acoustique remarquable et encore inégalée du bâtiment.

 

 

Si au début du XIIIème siècle, le monastère compte une vingtaine de moines et quelques dizaines de frères convers. deux siècles après, le déclin est déjà là, et à partir de 1660 des toitures s'effondrent et des murs se fissurent.

C'est Prosper Mérimée qui découvre l'abbaye et en parle à Revoil architecte des monuments historiques. A partir de 1873 on s'attache à la restaurer.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires