De toutes les randonnées dans les Gorges du Verdon, le parcours par le sentier de l'Imbut reste incontestablement le plus intéressant, le plus beau et le plus époustouflant par ses paysages. C'est aussi le plus sportif et technique.
Pourtant elle n'est pas très longue, elle fait environ huit kilomètres avec 350 mètres de dénivellés en descente et plus de 400 en montée. Le départ se fait au niveau de l'auberge des Cavaliers, et, à partir de là il faut descendre dans le fond des Gorges sur des grosses pierres qui peuvent être glissantes par temps de pluie. Le chemin se taille d'étroits passages en balcon et longe la rive gauche du Verdon. Au bout d'un moment on arrive à la "passerelle de l'Estellié", reconstruite il y a quelques années. Elle permet de rejoindre la rive droite et le sentier Martel.
De la passerelle de l'Estellié
Puis nous arrivons à un endroit appelé "le Stycx", dans la mythologie grec, c'est un fleuve qui mène aux enfers. Là, le Verdon s'engouffre sous la voûte. On y voit de grandes marmites creusées par l'érosion, dans la pierre calcaire et poudreuse. Plus loin encore, un passage en encorbellement, que l'on franchit à l'aide de cables nous permet de passer le "Maugué" (mauvais gué).
L'arrivée à "l'Imbut" est sublime. Imbut signifie en provençale entonnoir. A cet endroit, le Verdon disparait sur une centaine de mètres sous un chaos rocheux qui, lors des crues, doit ressembler à un barrage naturel, ainsi des troncs d'arbres, emportés par les crues, sont suspendus dans les rochers à une dizaine de mètres au dessus du niveau du Verdon.
On y rencontre une flore extraordinaire, des buis arborescents d'une taille impressionnante, des troncs tortueux, des arbres qui poussent la tête en bas, les racines coincées dans le toit d'une voûte rocheuse et les branches qui descendent dans le chemin. Entre la "passerelle de l'Estellié" et le "Stycx", un vieux cade (genevrier) âgé de plusieurs milliers d'années.
La remontée se fait par le sentier Vidal, très impressionnant. On cherche le chemin à droite puis, à gauche: rien. Il faut regarder en haut, au dessus et monter pratiquement à la verticale sur la paroi rocheuse, qui se termine par deux échelles métalliques