Le livre que j'évoque, "La vie quotidienne à Rome à l'apogée de l'Empire", est paru en 1939 alors que Jérôme Carcopino était Directeur de l'Ecole Française à Rome.
C'est l'un des rares livres précis et fouillé qui relate et permet d'imaginer aisément la vie quotidienne du romain à cette époque. Dans la première partie, il aborde le cadre de la vie romaine et nous entretient de la ville et sa formation, les maisons, les rues etc. ; l'organisation de la vie autour de castes, des institutions, du mariage et des croyances.
Dans une deuxième partie, il nous parle de la division de la journée, des heures, du matin au lever jusqu'aux occupations quotidiennes et aux spectacles.
Le plus agréable dans ce livre est l'excellent français. Cette étude se lit comme une oeuvre littéraire, avec des expressions savoureuses et un langage que nous n'entendons ni ne lisons plus guère de nos jours.
Le plus frappant c'est que presque deux mille ans après, force est de constater que nous avons peu évolué et je ne peux résister à relater un passage du livre où Jérôme Carcopino cite Martial (poète latin):
"On te voit, écrit Martial au Marinus qu'il persifle, on te voit rassembler à droite et à gauche tes cheveux clairsemés et couvrir ton crâne luisant avec les boucles de tes tempes ; mais agitées par le vent, voilà qu'elles viennent encadrer ton chef dénudé d'énormes volutes qui fusent des deux cotés. Veux-tu bien, Marinus, avouer ton âge avec plus de franchise et paraître enfin ne faire qu'un: il n'est rien de plus laid au monde qu'un chauve qui frise ...."
Et voilà ce qu'on écrivait vers l'an 100 de notre ère, on aurait pu l'écrire également hier soir n'est ce pas? En moins raffiné, certes...